Les Evênements du lundi 7 septembre 1914
Obusiers allemands vers le quai militaire, Sud de Vitry et ferme Notre Dame, N.O. de Marolles, gênent beaucoup le Corps Colonial, faites intervenir si possible A.L. pour une contre-attaque de 8 bataillons du 2ème C.A. et 6 bataillons Coloniaux dirigés sur Ecriennes, Favresse, Vauclerc, Reims la Brulée.
Liaison entre Corps Colonial et 4ème
Armée par le Capitaine Bonnet.
La XXIIIème I.D. Allemande entre en action sur Sompuis. La IIIème Armée de von Hausen envoie des avions de reconnaissance entre Vitry et Brienne.
5h00
L'artillerie allemande commence à ouvrir le feu sur le 7ème R.I,
à la cote 201 (N.E. de la Certine).
A l'Est de Vitry, le 29ème R.A.C stationné entre Thiéblemont et Farémont ouvre le feu, le Maréchal des Logis Albert note dans son journal les évènements
6h15
Une reconnaissance de Cavalerie envoyée à l’Ouest de Huiron et au Nord de la
voie ferrée constate la présence dans cette région d’un bataillon d’infanterie
ennemi qui lui envoie quelques coups de fusil, se déploie, puis marche sur
Huiron , tenu par le 108ème qu’il attaque. L'artillerie lourde bombarde Frignicourt.
8h00
Plus à l'Est, les 2ème et 8ème compagnies du 72ème R.I. s'empare du village de Pargny, mais rapidement débordées elles doivent se replier.
9h30
Le combat s’étend sur tout le front du 108ème qui fait savoir qu’il n’a besoin
d’aucun secours. L’engagement est d’une rare violence et toute la zone occupée,
tant par la ligne de combat que par les réseaux jusqu’au carrefour du chemin
les Rivières-Henruel, Blaise, est soumise à un bombardement auquel la troupe
ne peut résister sans céder, qu’en faisant preuve du plus grand courage et d’une
énergie d’autant plus admirable qu’en dépit des abris organisés, les pertes
subies sont nombreuses. L'artillerie Française a tiré sur une compagnie du 108ème R.I. qui
tenait le ruisseau du moulin Nord de Courdemanges, et a obligé cette compagnie
à se replier sur ce village. Il y a de l'artillerie ennemie en position, à 600
mètres au Nord du moulin entre Huiron et Glannes. L'ennemi bombarde la grand'route
et tous les abords du bois de St Louvent.
11h00
Un avion allemand est venu survoller les positions du 42ème R.A.C. sur Pargny. Il est suivi d'un violent bombardement sur la tuillerie de Pargny. Le 72ème R.I. doit se replier sur Montois.
11h30
Un peu plus à l'Ouest, le 7ème R.I. se maintient sur la cote 201 sous une pluie d'obus,
ayant l'ordre de tenir jusqu'à la mort. Les hommes souffrent du manque
de vivres, la distribution n'ayant pu être effectuée la veille. On est obligé
de commander des corvées pour aller chercher de l'eau à la ferme
de la Certine, 1,5 km au Sud-Ouest.
Au Meix-Tiercelin, Mme Savreux apporte son aide aux religieuses de l'orphelinat
11h40
Le combat continue toujours très violent sur le front du 108ème, et le 107ème
en réserve a organisé la défense de la croupe de Beaucamp, de la lisière Nord
du bois de St-Louvent, de la lisière Nord de Châtelraould et des pentes à l’Est.
A la gauche il semble que le 17ème C.A. n’avance pas, ce qui permet vraisemblablement
à l’ennemi de concentrer ses efforts sur le 12ème C.A.
Le Colonel Jacquot arrive à Châtelraould où il prend le Commandement de l’Arrière-Garde. Il établit son P.C. à la Haute-Rue* (Sortie Ouest du Château de Beaucamp). * La Haute-Rue se trouve au Sud-Est du Château.
Colonel Aurousseau du 108ème à 24ème D.I (+14/09/1914 suite de ses blessures sur le front Chatelraould-Courdemanges)
Je suis presque écrasé, le reste du régiment va subir le même sort si je suis pas plus soutenu par l'artillerie. Le bataillon Monjeau a beaucoup souffert, bousculé par des forces très supérieures, s'est replié. Je lui fais reprendre les positions en avant de Chatelraould. Ma droite ne paraît pas soutenue par l'Armée Coloniale. Elle n'est pas au mont Moret comme l'indiquait la dernière note de la brigade.
J'occupe Courdemanges, prévenir l'artillerie, tous les coups que je reçois viennent du N.O. Il me semble que l'artillerie du 17ème C.A. aurait dû faire taire l'artillerie ennemie. Il ne faudrait pas d'erreur !
Le Capitaine de La Gasnerie a été légèrement blessé. Après les premiers soins il a repris le commandement de son bataillon, qu'il dirige admirablement. Je serais heureux de le voir nommé chef de bataillon par télégramme. Le Capitaine de La Gasnerie est blessé de nouveau. (Charles de Lagasnerie tombera définitivement le 9 avril 1915 en Meurthe et Moselle).
Mon régiment souffre beaucoup du feu de l'artillerie, mais est calme et résiste. Je vous envoie 3 prisonniers, faible prise, mais nous en avons tués pas mal. Il y a énormément de blessés.
Assaut du Mont-Moret - ©B. Michel |
12h50
La Brigade Coloniale d’Arzillières dirige sur Frignicourt pour le réoccuper,
2 Cies et une Section de mitrailleuses, et demande que l’A.D.24 ne batte plus
ce village.
Sur Vitry-le-François, un long défilé de voitures sanitaires amène déjà les blessés, terriblement atteints, qui s'entassent bientôt dans l'église de Vitry. M. le Curé en compte 700, dont une trentaine de français seulement, presque tous de l'armée coloniale. Le poste de triage est à la caisse d'Epargne.
15h00
Les 9ème et 10ème Cie du 108ème R.I. réussissent à situer de l’Artillerie ennemie
en action à 600m au Nord du Moulin, entre Huiron et Glannes. Malgré la violence
des attaques le 108ème résiste et réussit à arrêter l’ennemi, mais l’usure de
ce régiment particulièrement en Officiers est telle qu’il faut en prévoir le
renforcement, aussi la 48ème Brigade reçoit l’ordre de marcher de Bussy sur
Henruel, St-Chéron par la vallée.
16h20
Un Bataillon du 107ème porté en avant en soutien du Btn du 78ème engagé vers
130, arrive à proximité de la ligne de feu et se tient prêt à intervenir. L’ennemi
bombarde la grande route et ses abords jusqu’au carrefour de Blaise-les-Rivières,
rendant toute circulation dans cette région impossible.
Arrivée du 126ème à la nuit à Henruel, partie Sud
du village les Rivières-Henruel, village pillé et peut-être pas par les Allemands.
Le 7ème R.I. est ravitaillé, 300 litres d’eau pour 1500 soldats.