Journal du Maréchal des Logis ALBERT Eugène
29e régiment d’artillerie, 8ème batterie
Dimanche 6 septembre A 4 heures départ, nous refaisons en sens inverse une partie de la route parcourue hier, jusqu’à Perthes puis nous tournons à gauche et nous suivant la route nationale de Paris à Strasbourg ; Nous nous dirigeons sur Vitry le François nous traversons Orconte ou on y installe une ambulance et vers 14 heures nous arrivons à Thiéblemont à 13 Km de Vitry le François nous installons le bivouac les chevaux restant attelés. |
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Lundi 7 septembre Dès 3 heures tout le monde debout et nous nous tenons à nos postes en attendant les ordres, au bout d’un moment, impatients nous allons aborder le capitaine qui se trouve avec le lieutenant pour savoir s’ils connaissent quelque chose de la situation mais tout comme nous ils attendent les ordres.
Mardi 8 septembre Dès la pointe du jour la lutte reprend de plus belle, les marmites nous sonnent le réveil ainsi que le bruit de ferraille des 77. Leur tir est très bien réglé sur le 4ème groupe qui subit pas mal de pertes, d’abord le lieutenant Maturier (10e) est tué je vais communiquer un ordre au Commandant Journel, je suis obligé de traverser Farémont en feu sur lequel s’abat une pluie de projectile, je rase les murs croulants et j’arrive à mon but, ma mission accomplie je reviens tranquillement à mon poste, comme je passais devant l’église deux projectiles éclatent dans la cloche.
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Mercredi 9 septembre Comme elles l’avaient déjà fait la veille dès 5 heures les marmites sonnent le réveil. |
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Jeudi 10 septembre Deruelle qui était en poste d’observation fut tué également ayant eu une partie du crâne enlevée et aussitôt je pense à sa femme à qui nous avions si bien promis de lui ramener, que va-t-elle dire pauvre femme. Vendredi 11 septembre La journée fut à peu près calme, l’infanterie allemande bat en retraite, son artillerie seule la protège, nous en profitons pour faire un tour sur le champ de bataille et enterrer nos morts.
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Samedi 12 septembre A 5 heures départ, nous poursuivons notre marche en avant nous traversons le champ de bataille, quels tableaux tous les villages que nous traversons sont rasés, ils sont tous subis le même, ce sont Maurupt le village fut où lieu de sanglants combats le village fut 3 fois par nos troupes, les rues sont encombrés de cadavres, Pargny s/ Saules où les gens nous avaient fait un accueil très chaleureux en passant, il n’y restait plus que la gare, et enfin Heiltz le Maurupt, notre marche derrière l’infanterie est très lente , enfin à 19 heures nous arrivons à Bettancourt.
Extrait du carnet de route du Mal des Logis Albert Eugène |