Les Evênements du mercredi 9 septembre 1914


Journée décisive sur le front de la 9ème Armée Foch. L'ordre de retrait des troupes allemandes est donné par le OHL (Grand Quartier Général - Oberste Heeresleitung) vers 17 heures.

1h00
Quelques fractions ennemies se présentent devant le détachement du Capitaine de Laborderie, du 107ème. Les premiers éléments s’avancent en levant les mains et le Capitaine se porte seul en avant de sa troupe. L’ennemi immédiatement en face de lui se couche, une décharge part des fractions restées en arrière. Le Capitaine est tué ! (*)

(*) Version du Sergent J. Ducasse, du 107ème

Le 9 septembre au petit jour, une reconnaissance ennemie nous tombe dessus. Le Lieutenant de Laborderie, pensant qu'ils viennent se rendre, s'avance. Mais quelques uns des nôtres ont tiré : les Allemands répondent et le Lieutenant tombe. Je cours à lui, la mort a été instantanée...

4h00
Le 7ème R.I. retourne sur la cote 201, une grêle d'obus les accueille.

6h00
De la 47ème Bde et de la 6ème Bde Coloniale arrive le même renseignement signalant une attaque dirigée par l’ennemi sur nos positions de Château de Beaucamp et la Marne. Des dispositions sont prises pour la repousser. Le Lieutenant Malevergne du 21ème Chasseurs rend compte que le 300ème R.I. est en liaison avec le 11ème de ligne soutenue par une batterie du 52ème d’Artillerie à l’Ouest de Beaucamp, en outre le 9ème Chasseurs est à la cote 139.

7h30
Le 326ème est très violemment battu par l’Artillerie ennemie et subit sur la croupe 153 de graves pertes. Ses hommes se maintiennent néanmoins sous les rafales ennemies grâce aux dispositions prises et qui consiste à ne laisser que quelques hommes, des guetteurs, à la crête et a établir la ligne de combat assez loin en arrière de celle-ci, enfin de plaquer au Sud contre les pentes abruptes du Mont Moret le gros du régiment. Le C.C. fait d’ailleurs soutenir ce régiment par un Btn du 21ème Colonial dirigé par le Colonel de ce régiment qui prend sous ses ordres le 326ème R.I. Ainsi se constitue dans la région Blaise-Bignicourt-Frignicourt-153, un groupement tactique (326ème - 1 Btn Colonial - 1 groupe A.D.24), dont le Général Caudrelier prend le commandement d’accord avec le Général Descoings.

Canon de 75 mm Français

8h45
Les Allemands attaquent le mamelon 153 avec une rare violence, nos troupes résistent au tir de l’Artillerie et le C.C. renforce encore ses troupes d’Infanteries dans cette région, pour appuyer la défense de cette importante position qui couvre notre Artillerie de 158, laquelle est ainsi en situation particulièrement favorable pour prendre d’écharpe la majeure partie des attaques dirigées par les Allemands sur le C.C. par Norrois.

Dans la matinée l’ordre suivant du Général Cdt la 24ème D.I. est lu aux troupes :

"L’indomptable énergie, l’esprit de devoir poussé jusqu’au sacrifice total montré par le Colonel Jacquot et les vaillantes troupes du détachement ont permis de repousser toutes les attaques de l’ennemi et de lui infliger de grandes pertes.
Au soir du 8 septembre le détachement était maître des hauteurs 130 (Ouest de Courdemanges) et 153 (Sud-Est de Courdemanges). L’ennemi a mis en ligne tout son effectif. Les reconnaissances de nos aviateurs ont fait connaître qu’il n’a plus de réserve devant nous.
Aujourd’hui 9 septembre, la décision interviendra. A gauche le 21ème C.A. attaquera, ce matin, de Sompuis dans le flanc droit de l’ennemi.
Il faut de toute nécessité tenir votre front inviolable et résister sur place aux attaques désespérées que l’ennemi pourrait tenter, tenir comme hier, comme avant-hier, comme le 6 et ce soir, ce sera la victoire !
Le Général Cdt la 24 D.I. est fier de commander aux belles troupes qui se sont dépensées sans compter, au cours des trois dernières journées.
Il leur adresse ses félicitations et compte sur leur vaillance et leur bravoure pour contenir l’ennemi jusqu’au moment où l’ordre de passer à l’offensive. Que chacun soit persuadé que la journée décidera du sort de l’année et du pays !" signé : Descoings

10h00
Un Bataillon du 88ème R.I. et 2 Bataillons du 209ème R.I. soutiennent le 7ème R.I. sur 201, mais ils ne peuvent s'y maintenir sous le feu intense de l'artillerie allemande. Repli sur la ferme des Grandes-Perthes.

11h00
Le 21ème R.A. ouvre le feu sur Sompuis. La 45ème Brigade (63ème et 138ème) doit attaquer Sompuis par l'Est. La 46ème Brigade (50ème et 78ème) prend comme objectif la ferme de la Galbodine.

14h00
La 6ème Brigade Coloniale signale la présence d’une batterie allemande vers l’Ouest de Frignicourt. Le renseignement est immédiatement communiqué à notre Artillerie.

14h15
L’attaque ennemie se ralentit progressivement vers le Mont-Moret, en particulier. On n’entend plus tirer un seul coup de fusil et le contact se borne à une canonnade intermittente, mais très intense et qui rend impossible tout mouvement en avant sur le mamelon 153.

17h30-18h00
Violent bombardement de l’Artillerie Lourde, de l’église et de la mairie de Chatelraould, qui dure une heure. Tout ce qui est aux abords de l’église, protégés par les hauts talus disparaît sous les décombres des habitations. Il y a des pertes sérieuses, une section de la 1ère Cie du 126ème est très éprouvée et son Chef, le Lieutenant Guérin est blessé. Les mitrailleuses du 126ème et du 107ème qui ont leurs animaux de bât, en perdent une grande partie (6 sur 9 pour le 126ème). Le poste de Secours est crevé au toit, un obus éclate blessant deux Médecins et couvrant les blessés de décombres.

En fin de journée, plus à l’Ouest, le Colonel Arlabosse (45ème Bde) arrive à la lisière des bois au Sud de Sompuis avec de l’artillerie.

22h00
Les médecins de l'ambulance no 7 basée au Meix-Tiercelin, déclarent la mort du Général Dupuis, commandant la 67ème brigade.

______________________________
Récit du Docteur Saulay, médecin major du 126ème R.I.

passez sur le casque français, puis sur le casque prussien

 

Vers 8 septembreVers 10 septembre