Les Evênements du vendredi 11 septembre 1914
L’ordre no 57 du C.A. fait connaître que l’ennemi a du céder devant la 9ème
Armée (Gal Foch), et la gauche de la 4ème Armée (Gal de Langle de Cary), mais
qu’il faut s’attendre à de sérieuses résistances dans la région à l’Ouest de
Vitry. En conséquence, l’ordre est donné de prendre l’offensive par la Cense
du Puits sur Blacy. L’ensemble du mouvement s’exécutera par échelons, la gauche
en avant.
Lieutenant de Bourguesdon du 21ème Colonial, blessé
Vitry le François à 6 heures
Vitry est évacué par les Allemands depuis 5 heures.
La ville regorge de blessés allemands et français. Parmi eux
un Reltmeister et son ordonnance.
Il ne reste qu'un médecin major et 7 infirmiers.
Avant de partir, les autorités allemandes ont insisté pour qu'il
ne soit fait aux leurs aucun mal.
0h10
Sur un ordre particulier du Général Cdt la 24ème Division, l’Artillerie Lourde
prend ses dispositions pour mettre en batterie deux pièces pour battre la gare
de Vitry et le quai militaire, où l’on a signalé des embarquements de troupes
(Cap. Bret interroge un prisonnier Allemand). Pendant la nuit, un régiment
allemand attaque le 108ème qui de la coupe du Montilleux fusille et repousse
l’ennemi.
3h45
Le Maréchal des Logis Desboutue en reconnaissance vers Courdemanges rend compte
que le village brûle et paraît inoccupé.
7h15
Du côté de la Brigade Coloniale, une patrouille a pu pénétrer vers 6 heures
dans Frignicourt, qui semble abandonné. L ’impression du Général Caudrelier
est que les Allemands ont abandonné ce secteur. Dans ces conditions, le Général
a vif désir d’aller de l’avant, mais naturellement, il veut être suivi.
10h00
Les troupes du 17ème C.A. précédés du 9ème Chasseurs attaquent la transversale
Coole, la Cense de Blacy. D’après des prisonniers, l’ennemi aurait entamé son
mouvement de retraite la veille à 23 heures.
En sortant de chez eux, le matin du vendredi 11 sept., les
Vitryats apprirent avec stupéfaction que la ville était presque entièrement
vide des Allemands qui l'occupaient depuis six jours.
La ville était sillonnée de convois qui passaient à vive
allure. Toute la nuit des troupes ont défilé vers la route de
Chalons et de Vitry en Perthois, infanterie, cavalerie, artillerie, auxquelles
se mêlaient des chariot de blessés. Ce n'était pas d'ailleurs
la déroute, la fuite éperdue, mais la retraite savamment organisée (R. Chavance).
10h50 (récit
de M. Nebout)
Le Général Caudrelier fait parvenir un renseignement provenant d’habitants de
Vitry, d’après lequel les Allemands auraient retiré leur artillerie de Vitry
l’avant-veille et l’auraient dirigé vers Châlons par la route nationale. Les
autres troupes auraient commencé la retraite le jour même à 1 heure et à 7 heures.
Il ne resterait dans la ville que des pillards et des blessés.
12h00
Les 126ème et 326ème R.I. forment une colonne qui par 153 Mont-Moret et la
voir ferrée, doit longer la Marne à l'Ouest en se couvrant des
hauteurs à l'Est. Les régiments doivent gagner Blacy, Loisy, puis
Couvrot.
22h00
Reçu à Blacy le rapport de la reconnaissance du Capitaine Bret (détachement
mixte) de Vitry, faisant connaître que tous les ponts sur le canal de la Marne
ont été minés, mais que les Allemands n’ont pas eu le temps de disposer les
mises de feu. Le détachement a fait explorer tous les ponts et en tient toutes
les issues. Vitry est libre.