Les Evênements du samedi 5 septembre 1914

 

Sur les communes de Huiron, Courdemanges, Frignicourt et Chatelraould se trouve le 12ème Corps d’Armée. A l’ouest en direction de Sompuis le 17ème Corps d’Armée fait le lien. A l’Est la jonction est tenue par le Corps d’Armée Colonial et le 2ème C.A..

1 groupe d'Artillerie au Sud-Est. de Courdemanges (mont Moret cote 153)
1 groupe d'Artillerie à Chatelraould
A.D. 24 à Chatelraould et Henruel
A.D. 23 à les Rivières et Meix-Tiercelin.
A.C. à St Chéron, et Meix-Tiercelin.
A.L. à Gigny.
Batterie A.C. hauteur Ouest de Chatelraould (cote 130).

100ème R.I. sur Courdemanges.
108ème R.I. sur 130, Sud-Ouest. du Château de Beaucamp, Chatelraould et Courdemanges.
107ème à St Louvent, les Rivières-Henruel, St Chéron, Chatelraould et Courdemanges.
24ème RIC à Blaise sous Arzillières et ferme du mont Moret.
22ème RIC à mi-chemin entre Norrois et Luxémont.
9ème RI et 272ème vers Grandes Perthes et Cote Vantard.
7ème RI vers Humbauville et Sompuis.

Cavalerie à Lignon, 21ème Chasseurs entre le 17ème C.A. et le 12ème C.A.

Q.G. à St Chéron.
Esc. Divisionnaire à la ferme de la Breuille.
E.M. à Margerie

En face de la 4ème Armée Française, nous trouvons la 4ème Armée Allemande du Duc de Wurtemberg (8 divisions), Le VIIIème A.K. (Corps d'Armée) commandé par le Général Tulff von Tscheppe, sur Vitry le François, et le XVIIIème A.K. Le XIXème A.K. du Général von Laffert de la IIIème Armée, entre Huiron et Sompuis.

René Chavance citoyen de Vitry-le-François, raconte :

1h00
Le dernier train de voyageurs se mit en route vers 1 heure et demi du matin, emportant encore deux ou trois cents personnes, dans la direction de Chaumont.

Des soldats français traversent la ville par groupes. Beaucoup d'entre eux, tout ensanglantés, se traînent avec peine. Certains se laissent tomber sans force dans les rues où des religieuses, des femmes charitables, les pansent de leur mieux. Les troupes du 12ème Corps, qui battaient en retraite passèrent bientôt à leur tour, en bon ordre du reste, sans hâte et sans apparente démoralisation.

11h00
Un train stationnait encore en gare. Il avait amené des soldats du Génie, chargés de faire sauter le pont sur lequel la grande ligne de Paris franchit la Marne. A onze heures environ, une formidable détonation retentit, la maçonnerie vola en éclats, une arche s'écroula, les hommes remontèrent dans les wagons et le train disparut, emmenant encore quelques civils. La gare était maintenant déserte et silencieuse.

21h00
Tout à coup, aux environ de 9 heures, des galops de chevaux martèlent le pavé vers la porte Nord de la ville, une sonnerie lugubre de trompettes de cavalerie déchire l'air, des hourras sauvages retentissent, quelques coups de feu éclatent, puis plus rien. Deux ou trois personnes qui ont entrouvert leurs portes, dans le quartier du Moulin et du Canal, aperçoivent alors des cavaliers et des cyclistes ennemis qui se sont postés à l'entrée des rues et se tiennent là, immobiles. On attend encore. Enfin vers 22 heures, les pas lourdement cadencés d'une troupe en marche se font entendre ponctué par de brefs commandements sur un mode aigu. (Ce sont les troupes du 8ème corps du général Tulff von Tscheppe. L’abbé Nottin précise « une patrouille composée d’une trentaine de soldats et deux officiers se dirige vers l’Hotel de Ville à 21h30 ».)
Les autorités Vitryates ont quitté la ville, M. l'abbé Nottin sera le représentant, il sera accompagné de son vicaire, l'abbé Courtaux, et de M.M. Paillard et Bernat. Environ 600 âmes sont encore présentes à Vitry.

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